16 décembre 09, Santo Tomas de Castilla, Guatemala.
Nous descendons du bateau de croisière pour visiter la ville par nous même. En fait, nous allons passer la journée avec deux personnes totalement inconnues, rencontrées au hasard de notre promenade.
* Aucune excursion de prévue, alors nous quittons le bateau, a pieds, afin de faire une visite hors des lieux touristiques. A la sortie, nous sommes assaillis par les taxis, les vendeurs de souvenirs et autres. Ils nous suivent dans la rue, marchent avec nous sur le trottoir en nous expliquant qu’ils ont les meilleurs tarifs pour nous. Un chauffeur nous rattrape dans son taxi en baissant ses prix, mais nous avons vus un panneau indiquant « playa », alors, c’est par la que nous allons.
Nous marchons seuls, pas trop rassurés, mais à notre droite il y a un camp militaire – bonne ou mauvaise chose? Je ne sais pas. Nous continuons jusqu’à la mer ou nous découvrons ce qui a du être un très bel endroit touristique. Il n’en reste plus que des vestiges, quelques marchands de rue, deux ou trois bars et une plage sale, inondée de détritus. Le temps de prendre quelques photos et nous quittons l’endroit en restant sur notre appétit.
Sur notre retour, nous croisons deux femmes qui attendent à l’entrée d’un parc et nous leur demandons si elles connaissent une plage plus propre. Et c’est la que notre journée c’est transformée.
L’une d’entre elles est une soeur qui doit rentrer à Guatemala City en fin de journée, mais elle voulait se baigner avant de repartir. Donc, elles aussi recherchent une plage. Elles nous proposent de prendre le même taxi – Mais pas un taxi touriste. Le prix ne sera d’ailleurs pas pareil. Nous avons droit à une visite guide : église, cimetière typique, marché ou règne une animation débordante avec des étalages multicolores et des produits entassés dans tout les sens. Un lieu vivant, à l’image des gens du pays.
Trois ethnies sont à la base de ce pays, les mayas, les noirs et les espagnols. Ils cohabitent mais se mélanges très peu.
Nous traversons les abords du port de commerce ou des dizaines et dizaines de camions attendent leur tour pour livrer leur marchandise qui partira sur des cargos autour du monde. Le Guatemala exporte.
De fil en aiguille, nous nous retrouvons sur le quai d’un restaurant face l’océan en plein quartier pauvre et dur. Le propriétaire laisse l’accès de son quai aux enfants de toutes les classes sociales sans aucun regard à l’ethnie, même si ils ne sont pas clients. Beau geste!
“-La bible n’ayant jamais dit que de se baigner était un pécher”, et comme elle était au bord de la mer, notre compagne de la journée (soeur de son état je rappel), c’est retrouvée dans l’eau avec nous. Cette jeune soeur est pourtant convaincue de sa foi et de sa mission dans la vie : celle d’aider les enfants les plus démunis, même si certaines règles l’agasse un peu… beaucoup !
D’ailleurs quelques instants plus tard, des enfants nous avaient rejoint dans l’eau, et elle s’occupait d’eux en leur parlant d’une voix lente, précise et articulée. Sont but était de partir pour le Kenya, en Afrique, avec sa mission. Mais pour l’instant la mère supérieur ne semble pas partager ses opinions. Alors sans se décourager, elle attend le jour ou son rêve se réalisera.
Midi arrive et nos deux hôtes, se sentant de trop pour le repas veulent s’éclipser, mais nous les invitons sachant que ce genre de restaurant n’est pas a leur portée. Très gênées, elles acceptent quand même.
Pour connaitre les autres, quel meilleur moyen que celui de partager un repas? Soeur Andréa nous demande si elle peut faire une prière avant de commencer à manger – nous la laissons faire- elle en était très heureuse. Le repas était des mets typiques de la région (poissons, crustacés, riz) et il fut très apprécié car les assiettes, bien remplies, se sont vidées sans problème.
Notre deuxième hôte, elle, habitait la ville et donc quand le taxi est repassé nous prendre, elle a tenue absolument a nous montrer sa maison, c’était un honneur pour elle. Honneur partagée, car quoi de mieux comme circuit touristique hors du commun que cette journée?
Cette journée inattendue a été une bouffée d’air pure et de simplicité. Chacun a offert l’autre ce qu’il pouvait offrir : prière et hospitalité contre repas et soif de connaissance. Rien pour faire changer ma vision de la religion, mais suffisamment pour respecter le travail et l’engagement des autres.
Soeur Andréa :