Saint-Donat le 30 Juillet 2011
Samedi matin en prenant mon petit déjeuner, j’entends a la radio une histoire concernant un accident d’avion (le bombardier B-24D, Liberator Harry) et la disparition des 24 occupants qui se serait passé le 20 octobre 1943.
Ils parlent du nombre d’années qu’il a fallut pour retracer et localiser l’appareil. Cet accident c’est passé sur la montagne Noire à St-Donat au Québec.
Étant à 40 minutes de l’endroit, nous décidons de nous y rendre.Il y a environ 6km de sentier pour atteindre le site de l’accident et le chemin n’est pas reposant. Mais c’est une belle ballade à faire aussi bien du coté santé qu’historique.
Les 6 Km qui séparent le stationnement du lieu de l’accident
Le Sentier
Le Sentier
Les débris du Bombardier
Les débris du Bombardier
Un Morceau d’aile du Bombardier
Les débris du Bombardier
Le cimetière des 24 soldats tués dans l’accident
Le site de l’accident
Le point de vue en haut du site
Pascal
Liberator Harry
Un peu d’histoire par:
Claude Lambert, anthropologue-historien
Société Historique de Saint-Donat
C.P. 981-442, rue Nadon
Saint-Donat, (Québec) JOT 2C0
Un bombardier Liberator canadien s’écrase sur la montagne Noire à Saint-Donat en 1943.
Un Liberator, un B-24D, s’est écrasé sur la montagne Noire en octobre 1943. Il y avait à bord 24 militaires. Tous ont péri dans l’accident. Ce qui donne à cette tragédie un caractère particulier, c’est qu’il ait fallu attendre plus de deux ans et demi pour retrouver l’appareil. Pour les Forces Armées canadiennes, il s’agit de la plus grande catastrophe aérienne à survenir sur son territoire jusqu’à présent.
L’origine du B-24 canadien
Le Liberator qui s’est écrasé sur la montagne Noire a été acheté en septembre 1943 de la « United States Army Air Force » (USAAF) et portait le numéro de série 41-24236. Seul vestige de l’USAAF, l’étoile américaine est encore visible aujourd’hui sur une aile du Liberator. L’appareil était immatriculé 3701H avec le H pour « Harry ». Il faisait partie d’un groupe d’achat de quatre Consolidated Liberator anti-sous-marins B-24Ds. Les quatre appareils, au moment de leur usage dans l’USAAF, ont servi à l’attaque des U-boat allemands et devaient être utilisés au même genre d’opération avec l’Aviation Royale du Canada (ARC). Cependant, à cause de leur mauvais état, on a dû plutôt les employer pour l’entraînement et le transport général.
Le 10e escadron (BR)
L’escadron attaché au pilotage des premiers Liberators canadiens est le 10BR (Bomber Reconnaissance). Avant qu’on lui assigne officiellement ce nom en 1939, il portait celui de « 3 Bomber Squadron ». Durant ses huit années d’existence, l’escadron pilota successivement des Westland Wapitis, des Douglas Digbys et enfin, à partir d’avril 1943, des Liberators.
Au cours de son histoire, le 10BR a attaqué 22 U-boat et en a coulé trois. L’escadron a été démantelé à Torbay, Terre-Neuve, le 15 août 1945.
Consolidated B-24D Liberator
Envergure : 110 pieds (33,53 m)
Longueur : 66 pieds 4 pouces (20,24 m)
Hauteur : 17 pieds 11 pouces (5,45 m)
Poids maximum : 60 000 livres (27 215,54 kg)
Propulsion : 4 moteurs Pratt & Whitney R-1830-43
Armement : 11 mitrailleuses de calibre
Vitesse maximale : 303 m/h (487,58 km/h)
Plafond : 32 000 pieds (9 754 m)
Autonomie : 2 850 milles (4 586,63 km)
Equipage : 10
Le jour de l’accident
Par un temps pluvieux, le 19 octobre 1943, un bombardier Liberator de l’ARC quitte tardivement la base de Gander à Terre-Neuve pour un vol de routine vers Mont-Joli. À son bord, quatre (4) membres d’équipage et vingt (20) militaires en permission. Vers 1 h 45, après le dernier contact radio avec la tour de contrôle à Mont-Joli, on n’aura plus de nouvelles de l’appareil. Aussitôt sa disparition constatée, des recherches sont entreprises. Le Commandement aérien de l’Est du Canada a effectué 728 sorties pour un total de 2 438 heures de vol dans le corridor qu’aurait dû suivre le bombardier, mais en vain.
Saint-Donat, le 20 octobre 1943
Des villageois se souviennent d’avoir entendu les moteurs d’un gros avion passant à basse altitude au-dessus de Saint-Donat. Un dénommé M. Moore, villégiateur demeurant au lac Archambault, aurait même averti les autorités militaires d’un écrasement possible d’avion. Les autorités auraient jugé l’information non plausible ! M. Jos Gaudet, alors gardien de la tour à feu provinciale nº 4 au lac Archambault, avait bien remarqué quelque chose qui brillait près du sommet de la montagne Noire, mais il l’avait interprété comme étant une roche qui aurait perdu sa mousse !
Découverte de l’avion
Le 20 juin 1946, alors qu’un autre avion est porté disparu entre Rockcliffe et Roberval, un avion de recherche militaire, piloté par le Lt. B.D. Inrig, survole la région de Saint-Donat et aperçoit la queue double qui caractérise bien le Liberator, près du sommet de la montagne Noire. Dès lors, les recherches sont entreprises pour identifier l’appareil, et la journée même, une équipe formée de militaires et de citoyens Donatiens est dépêchée sur les lieux.
Cette équipe est dirigée par le Capitaine d’aviation Harry Cobb de l’ARC. D’après ce dernier, les passagers de l’appareil ont tous été tués sur le coup. L’enquête du coroner menée par le Dr J.-A. Melançon de Joliette dira le jour même que les passagers ont été tués accidentellement. L’avion aurait pris feu après sa chute. Seuls l’assemblage et le fuselage arrière ainsi que les moteurs auraient été épargnés. Des cartes d’identification et des vêtements d’aviateurs ont été rapportés des lieux. Trois cadavres seulement ont été identifiés.
Des rumeurs
L’événement qui constitue l’écrasement du Liberator alimentera durant de nombreuses années des conversations où s’entremêlent parfois les suppositions et les faits réels. Voici quelques-unes des rumeurs non confirmées ou même démenties par les Forces Armées canadiennes qui ont circulé, ou qui circulent encore aujourd’hui.
On raconte que quelques semaines après l’écrasement, un avion militaire aurait survolé la montagne Noire sans apercevoir le Liberator; un talon haut aurait été retrouvé sur les lieux de l’accident, laissant supposer qu’une femme était à bord ou qu’un des militaires rapportait une paire de chaussures en cadeau. D’après la disposition des corps au sol, on a avancé qu’au moins une personne se serait traînée jusqu’à un arbre, éloignée des débris; au début des recherches, on raconte que l’Armée ne voulait laisser aucune trace de son passage et tenait les curieux à l’écart du site de l’accident. Un an ou deux après l’événement, des Sorellois seraient venus à la montagne pour récupérer le métal (aluminium) de l’avion et l’ont transporté à une fonderie. Ils auraient demandé à des bûcherons, qui travaillaient à la rivière Michel, de descendre des morceaux avec leurs chevaux.
Du côté des journaux maintenant. On rapporte que des gens auraient pillé l’appareil avant sa découverte officielle et se seraient emparés de matériel et de pièces du bombardier. On ajoute aussi que des trappeurs auraient aperçu les débris de l’avion avant que l’Armée ne les découvre. D’autres font état que des déserteurs de l’Armée et des trappeurs ont volé de grosses sommes d’argent des cadavres. Cette rumeur de pillage sur les cadavres a été démentie par l’Honorable Colin Gibson, Ministre de l’air, ainsi que par le Capitaine d’aviation Harry Cobb. Ce dernier affirme d’ailleurs : « Je suis sûr que nous sommes les premiers à visiter la scène de l’accident ». Ces déserteurs, dit-on, vivaient dans une cachette dans les montagnes environnantes. Le « Herald Journal » de Montréal ajoute que les autorités fédérales auraient reçu un rapport secret au mois d’août 1945 sur ces déserteurs et leur histoire. D’autre part, le Capitaine d’aviation Harry Cobb aurait envoyé un message à l’Assistant directeur Hilaire Beauregard de la Sûreté provinciale du Québec sur cette affaire. Ce dernier aurait aussitôt assigné deux détectives à une enquête.
Honneur aux victimes
Dans l’après-midi du 3 juillet 1946, parents et amis des victimes gravissent la montagne afin de rendre un dernier hommage aux disparus. De nombreux militaires viennent aussi saluer une dernière fois leurs confrères. À la mémoire des défunts et pour respecter les croyances de chacun, trois cérémonies différentes seront organisées, soit une catholique, une protestante et une juive, respectivement célébrée par les abbés commandants d’aile Leonard A. Costello, Robert M. Frayne et le rabbin capitaine Ephraim F. Mandelcorn. Le vicaire de la paroisse, assiste également aux obsèques, l’abbé Gérard Supper, ainsi que trois religieux, des Pères du Très-Saint-Sacrement, assistent aussi aux obsèques.
Le maire du village, M. Richard Coutu, apporte une couronne de fleurs au nom de ses concitoyens. Une plaque commémorative, sur laquelle les noms des victimes ont été inscrits, est installée sur un muret de pierre accolé au rocher au pied duquel les corps sont ensevelis.
Le lieu de culte isolé sera entretenu pour plusieurs années par les garçons de la famille de M. Jos Regimbald et de Madame Agnès Désormeaux de Saint-Donat, soit Ernest, Lucien et Marcel. Ils seront rémunérés par les Forces Armées canadiennes.
Profanation des lieux
Au cours de l’été 1985, ayant été avertie de la violation de la sépulture, l’Agence canadienne de la Commission des Sépultures de guerre du Commonwealth, responsable des lieux, décida de transporter les dépouilles au cimetière de la paroisse. Un monument y est érigé sur lequel on a fixé la plaque commémorative ainsi qu’une épitaphe
Bénédiction d’un obélisque au cimetière de la paroisse de Saint-Donat
En juin 1996, lors de la commémoration du 50e anniversaire de la découverte du Bomardier Liberator, on procède, au cimetière de la paroisse de Saint-Donat, à la bénédiction d’un obélisque funéraire réalisé par l’Agence canadienne de la Commission des Sépultures de guerre du Commonwealth et dédié aux 24 militaires décédés.
Le sentier Inter-Centre traverse le lieu de l’écrasement, pour vous rendre au site du Liberator, voir les itinéraires d’une journée
La liste des victimes
Le quartier de l’Aviation royale canadienne a publié la liste des 24 membres du Corps d’aviation royal canadien (CARC), disparus avec le Liberator, retrouvé à Saint-Donat.
Le lieutenant d’aviation J.A.R. Poirier, Kenora, Ontario
L’officier-pilote, S.A. Sanderson, London, Ontario
L’officier d’aviation, H.F. Fisher, Armstrong, Colombie-Britannique
L’officier pilote J.S. Johnston, Sarnia, Ontario
Les sous-officiers brevetés :
J.A. Barabonoff, Vancouver
F.A.E. Jenkins, Mullview, Île du Prince Edouard.
J. Silverstone, Windsor, Ontario
W.I. Howlett, Galahad, Atberta
L’officier-pilote J. Lamond, Vancouver
R.W. Mc Donald, Woodstock, Nouveau-Brunswick
Le sergent E.M. Finn, Totonto
Le sergent W.J. Mc Naughton, Montréal
Le sergent d’aviation R.F. Ware, Vancouver
Le sergent F.H. Elliot, Slocan, Colombie-Britannique
Le capitaine A.D. Beattie, Nash Creek, Oakville, Ontario
L’aviateur-chef C.L. Dynes, Oakville, Ontario
Le capitaine A.C. Johnston, Toronto
Le sergent S.A. Wood, Palgrave, Ontario
L’aviateur-chef J.A..J.P. Veilleux, Thetford-Mines, Québec
L’aviateur-chef G.R. Patterson, Mille-Roches, Ontario
Le caporal H.A. Hembley, Woodstock, Ontario
Le caporal RD. Marr, Ketebec, Nouveau-Brunswick
L’aviateur-chef E.W. Head, Rochester, New York
L’aviateur-chef A.J. Radcliffe, Rivers, Manitoba
Je viens juste de tomber sur votre blog et je trouve votre article pertinent. Merci pour ces infos.